De longs hurlements de gingos faméliques résonnaient dans le lointain. Un éclair aveuglant déchira en deux le ciel clairsemé d’étoiles scintillantes... Puis silence de mort...
Erzatz fut réveillé par un spasme qui secouait l’écorce toute entière. Il tenta d’ouvrir ses paupières collées par le froid d’un hiver rigoureux que même le feu du camp des Kuildes n’arrivait à adoucir. Une fois les yeux grands ouverts, il se rendit compte que sa vision ne changeait pas : tout était désespérément noir… Il lui sembla même apercevoir dans le lointain l’image de son défunt père…
Sans céder à la panique, il tenta de rassembler son esprit diffu… « Fallens Angels… Koshin…. Valkyn… Ami… Zyhwax… pacte signé… » Pour se rassurer dans cet espace sombre et silencieux, Erzatz tenta de retrouver un fil logique dans ses pensée, dans sa mémoire… Un pacte avait été signé entre lui et son ami… Mus tout deux par un sombre pressentiment, ils avaient décidés de ne se quitter chaque fois qu’en un seul endroit de l’écorce : le camp des Kuildes, si proche de la colline de la « fin de la destinée »… Et c’est prêt d’un feu de camp qu’il avait entrevu il y a si peu de temps encore, le visage bienveillant de son ami Zyhwax, le rassurant quant à l'avenir…
Mais avant cet endroit, il y avait eu un autre évènement... Une folle soirée, à essayer toutes sortes d’armes de tir Matis, avec Valkyn… Des courses poursuites avec des bandits, et un lance grenade… Des explosions de rires et des « boummm » de grenades… De la viande a tout va, de monstres éventrés par centaines, éparpillés sur l’herbe, rougissant la neige immaculée…
Mais avant cela… Une folle expédition à travers l’écorce, orchestrée par son ami de toujours, Zyhwax… La joie d’enfin pouvoir parcourir l’écorce, sans succomber aux moindres coups de griffes d’animaux jaloux de notre hominité...
Mais avant cela… Une traque de la « bête »… Une reine Kitin… Lui prendre ses larves afin de permettre aux homins d’avoir de meilleures armes pour la combattre… Un élan de solidarité envers les homins, Kamistes ou Karavan… Des soins dispensés à droite, à gauche, l'amitié si proche de l'amour de Varixia…
Mais avant cela… Un chef, Koshin, accueillant, bienveillant… Nullement regardant sur les origines d’Erztaz… Un bien être... Une famille... Une paix intérieure enfin atteinte ?
Erzatz pousse un soupir qui résonne dans le vide sidéral. Son corps semble flotter alors que son âme pèse en réalité des tonnes. Son cœur semble battre alors que tout est immobile… Sa raison vacille et il sent poindre à ses paupières quelques gouttes de sève...
Dans un ultime effort, il parvient à lacher un hurlement qui ressemble à un : « Je guérirai »
A bientôt, je l’espère sincèrement.